Faut-il se dépêcher de vivre ?
"Je veux tout faire tout de suite"
Une problématique qui revient souvent avec mes clients en coaching concerne leur sentiment de devoir de tout faire maintenant.
Lancer tous les projets. Résoudre les problèmes. Vivre tout ce qui doit être vécu.
Pourquoi ce désir de vouloir presser les choses et empiler les projets ?
C'est la peur du temps qui s'écoule et in fine de la mort.
Le temps est limité, il s'écoule et on ne sait jamais de combien on en dispose.
Cette peur -- consciente ou inconsciente -- génère un sentiment d'urgence.
En conséquence, nous nous dispersons :
- En lançant de nombreux projets
- En remplissant nos agendas d'activités
- En consommant au maximum ce que la vie peut nous offrir maintenant.
Mais comme me disait mon entraîneur de football il y a fort longtemps : "il ne faut pas confondre vitesse et précipition".
Or, nous avons tendance à nous précipiter et à faire du sur place.
Nous sommes tel le nageur qui se débat en panique pour ne pas se noyer plutôt que de nager sereinement vers l'horizon.
Il est nécessaire de prendre de la hauteur sur notre et sur le temps.
Oui le temps s'écoule et nous retire une part de notre vitalité à chaque instant.
Mais les journées, les semaines et les années peuvent être allongées à celui qui sait utiliser son temps correctement.
Cela commence par arrêter de se débattre avec le temps et d'en faire un ennemi, de ne plus se précipiter et de moins de se disperser.
Je recommande d'ailleurs cet excellent livre sur le sujet : 4000 weeks - Time management for Mortals.
La vie n'est pas une check-list de tâches ou de projets à cocher (le plus vite possible).
Pour ma part, j'aime la voir comme une saga avec différents tomes, chapitres, paragraphes.
Je ne sais pas combien de temps je vivrai mais je pars du principe qu'il vaut mieux faire confiance à l'avenir et prendre le temps de bien choisir ses identités, ses projets et de bien les faire.
À 33 ans, j'ai pu déjà vivre la vie de joueur de poker en ligne, celle de CEO de startup en hypercroissance, celle d'écrivain, de solopreneur ou de voyageur sans compter tous les "quêtes annexes" en chemin.
Chacune de ces périodes correspond à un tome de ma vie.
J'ai d'autres tomes que j'aimerais écrire dans le futur, je ne sais pas si la vie me laissera les initier, encore moins les terminer.
Mais je sais que si j’avais essayé de les démarrer prématurément, j'aurais été incapable de vivre pleinement les précédents.
Certes, le temps est limité.
C'est notre ressource la plus précieuse.
Il ne faut pas le gaspiller.
Mais la vie est longue à celui qui sait utiliser "à propos" le temps comme disait Sénèque.
Faites attention à ce désir d'urgence de vivre.
Évitez la précipitation, la dispersion et la superficialité.
Cultivez l'intensité, la priorisation et la profondeur.
Puis écrivez les tomes de votre vie.
Un après l'autre.