Le second cerveau de JCK

S’extraire du désir de nouveauté perpétuel

Je vais explorer ici le rapport à la nouveauté et à son opposé : l’ancien, le connu, ce qui a déjà éprouvé sa valeur dans le passé.

Tout le modèle de notre société occidentale nous pousse et dépend de notre tendance à vouloir constamment de la nouveauté dans notre vie.

C’est la société de consommation, le capitalisme consumériste dans lequel nous vivons depuis plus de 100 ans.

La nouveauté que ce soit via les possessions, les expériences, les accomplissements ou encore les rencontres, activent cette fameuse hormone qu’est la dopamine, un shoot de plaisir que l’on essaye de prendre du petit-déjeuner au moment du coucher.

Je ne sais pas vous, mais moi, je suis totalement sujet à ce désir de vouloir de la nouveauté dans mon quotidien : dans mes lectures, dans mes rencontres, dans mes projets, dans mes expériences, même dans les cafés que je fréquente !

Ce n’est pas un mal absolu, mais cela dénote d’une certaine tendance à considérer le déjà-vu ou connu comme quelque chose ayant une valeur inférieure à ce que l’on ne connaît pas encore.

Il y a aussi des peurs sous jacentes, un mal-être ou tout simplement une frustration mêlée à un désir provoquer par les publicités autour de nous, les réseaux sociaux, notre entourage etc.

Qui n’a jamais consommé pour compenser une crise existentielle ?

Je présente souvent mon concept de vie intentionnelle, que j’oppose à la vie par défaut, celle que l’on vit sans mettre en place une hygiène de pensée, des comportements et des intentions pour nous aider à dépasser '“la vie animale” du 21ème siècle.

Car, en vivant une vie où on ne fait qu’assouvir nos désirs pour générer de la dopamine, ne sommes-nous pas, au final, un nouveau type de “sauvage” qui court partout, cherchent la reconnaissance, le plaisir et le “bonheur”.

C’est une réflexion que je me suis parfois faite à moi-même ces dernières années. Mais pourquoi tu cours ? Pour qui ? Pourquoi fais-tu tout cela ?

J’ai été marqué par un conseil de Sénèque, qui m’avait mis une grosse claque en tant que lecteur, puis plus largement en tant qu’homme dans ma manière de penser, de conduire ma vie.

Ce conseil était de toujours revenir aux auteurs, aux lectures qui comptent pour nous, qui ont un effet positif sur notre manière de vivre et d’être avec les autres (les vertus) et bien sûr avec soi-même.

En somme, de trouver ses quelques auteurs favoris puis d’y revenir régulièrement.

Alors évidemment pour les trouver, il faut explorer.

Plus largement la vie c’est apprendre à danser entre ordre et chaos comme j’en parlais dans cette vidéo. Alterner des phases d’explorations et d’exploitations.

Mais ayons conscience que tout ce qui est construit autour de nous dans la société est pensé pour nous pousser à vivre une vie de nouveauté perpétuelle, à vouloir consommer et avoir ce que nous n’avons pas encore, à attiser notre désir et différents besoins naturels ou non naturels comme diraient les épicuriens - les vrais, pas ceux du sens moderne.

On se retrouvera presque à culpabiliser de vouloir refaire une activité, revoir les mêmes personnes, à s’engager dans une activité, un lieu, une relation.

C’est sans doute l’âge ainsi que les événements que j’ai vécus ces dernières années qui me poussent à penser cela, mais j’aspire dorénavant à plus de profondeur, d’engagement, de responsabilité, d’ancrage et cela passe par accepter de quitter le monde de la surface, celui de la publicité, du désir ayant pour objet et fin le plaisir à court terme, la dopamine.

Se diriger vers une vie avec une intensité différente, celle des profondeurs, de la joie morale, de la connaissance, de la présence à aux autres et à soi.

Ce n’est pas simple, j’ai décidé pour différentes raisons de repartir en Hongrie, plutôt que de voguer en Amérique du Sud comme j’avais planifié initialement.

Cela m’oblige à redécouvrir ce que je connais déjà, à le voir avec des yeux différents mais cela me permet aussi d’avoir un ancrage, un pied dans le connu pour explorer des territoires inexplorés, dont mes projets de l’année qui vont me pousser loin de qui j’étais ou ce que je faisais il y a à peine quelques années.

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